Il y a encore quelques semaines, je ne connaissais pas Public Service Broadcasting. C’était avant qu’un de mes amis, amateur de bonne musique, ne partage l’affiche de la tournée du groupe sur son Facebook en écrivant : « Je sais où je serai le 5 mars ». Intriguée, je clique, j’écoute… et j’adore.
Public Service Broadcasting, c’est un duo londonien au look de nerds, s’amusant à mettre en musique des images d’archives britanniques en officiant dans un joyeux mélange d’électro psychédélique, de rock et de post-rock. Un projet original, audacieux et hautement vitaminé.
Le 5 mars, le duo faisait escale à Paris, à La Maroquinerie, pour une soirée qui a réussi l’exploit de me faire quitter mon chez-moi en plein coeur d’un week-end glacé, et de me faire danser à en oublier tout. Absolument tout.
Le public de la jolie salle de La Maroquinerie est plutôt clairsemé en début de soirée ce samedi. Et pour cause, le thermomètre extérieur affiche des températures proches de zéro, la neige ayant même sévi quelques heures plus tôt. De quoi se décourager de quitter son canapé, sa tasse de thé chaud et son plaid en moumoute…
Mais la curiosité de découvrir ce groupe atypique ayant eu raison de moi, je me retrouve devant l’entrée de la salle à l’heure de l’ouverture des portes. Et je suis déjà toute ouïe quand débute la première partie. Elle est assurée par Lull, projet poétique du français Florian Pessin. D’ordinaire accompagné par deux musiciens, Florian est seul sur scène ce soir avec sa guitare. Il déploie sur un public de plus en plus nombreux ses belles compositions folks. Celles-ci se teintent par endroits de soul et de rock. Elles sont sensibles, à la fois intimistes et énergiques. Fortes d’une très belle profondeur, elles sont portées par la voix captivante du musicien. De jolies émotions se dégagent de ces mélodies à l’écriture impeccable, et le public, attentif, est vite conquis.
Un artiste qui, en plus d’être talentueux, s’est montré fort sympathique, et que j’aurai plaisir à suivre avec attention.
Voici, pour découvrir Lull, la vidéo de No Guarantee :
Site web : http://www.lull.fr/
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Quelques minutes plus tard, c’est sous forme de trio que les anglais de Public Service Broadcasting font leur entrée en scène. Toutes cravates, chemises à carreaux, larges lunettes de nerds et noeuds papillons dehors, les énigmatiques musiciens du groupe J. Willgoose et Wrigglesworth, sont accompagnés d’un troisième compère à la basse et au clavier.
Une voix enregistrée salue l’auditoire. De nombreux fans sont là, arborant des tee-shirts à l’effigie du nouvel album du groupe, « The Race For Space », paru il y a tout juste un an. L’ambiance est électrique à peine les premières mesures entamées.
Des images d’archives accompagnent chacun des morceaux, sans que l’on sache bien finalement qui accompagne qui, de la musique ou des vidéos. Le show mêle ainsi les différents opus du groupe, parus entre 2010 et 2015. Après son « EP One », le groupe a sorti en 2012 un second EP centré sur la Seconde guerre mondiale, intitulé « The War Room », avant que ne paraissent « Inform – Educate – Entertain », premier album mettant en scène différents thèmes puisés dans les archives du service public anglais, puis le nouveau « The Race For Space », qui met en musique les événements de la conquête de l’espace. D’un discours de JFK relatif à l’exploration spaciale, à Sputnik ou encore Apollo, la musique se greffe aux voix enregistrées et aux images.
En live, la performance est enjouée et lunaire.
Des samples vocaux sont bercés par des mélodies répétitives et accrocheuses, aux constructions progressives soigneusement étudiées. Sur des sonorités d’abord aériennes viennent se marier un à un les instruments, des claviers aux guitares en passant par le banjo et une sorte de trompette qui n’en est pas vraiment une. La batterie se déchaîne en ruptures de rythmes et envolées de cymbales. Les guitares déferlent sur les arpèges électroniques. Les explosions sont puissantes et jouissives. Un régal.
Entre chaque titre, J. Willgoose appuie sur des boutons pour activer sa voix robotique enregistrée et remercier le public. Le groupe semble ravi de l’accueil qui lui est réservé et de la chaleureuse ambiance qui règne dans la salle. Les poings se lèvent en rythme sur le titre Go !, tandis que l’auditoire bat la mesure des deux mains sur plusieurs autres morceaux.
Les rythmiques sont entêtantes et les déhanchés endiablés.
A la fin du set, un fan dans le public réclame à grands coups de hurlements le titre Gagarin en rappel. Et c’est effectivement Gagarin que Public Service Broadcasting revient jouer, sous un déluge d’applaudissements. La trompette retentit, les rythmiques funk font swinguer les têtes et le show s’achève quelques minutes plus tard après le très bel Everest et sa mélodie envoûtante.
Un texte projeté sur l’écran remercie le public d’être venu ce soir et déclare que le groupe espère avoir contribué à son plaisir… J. Willgoose, heureux et ému, vient alors décrocher le micro au centre de la scène et remercier en personne l’auditoire. L’occasion d’entendre pour la première fois de la soirée la voix du musicien. Et de repartir comblé.
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Pour découvrir le groupe en musique et en images, voici la vidéo du titre Go ! en live au BBC 6 Music Festival (2015) :
Site web : http://publicservicebroadcasting.net/
Totoromoon
Pourquoi je découvre toujours les bons groupes APRES qu’ils soient passés ? 😦
Ils reviendront bientôt, c’est des Francophiles – faudra juste attendre l’année prochaine et le troisième album (à moins qu’ils nous fassent une surprise, avec eux, j’ai l’habitude de ça).
Sinon, comme promis sur Twitter, j’ai mis un lien sur mon site, ici: http://publicservicebroadcasting-france.com/avis-sur-le-concert-de-la-maroquinerie/ (oui, j’ai pris mon temps, fallait que je me remette de la tournée avant)
Merci beaucoup Anne-Sophie ! J’ai été très contente de découvrir ton site. A bientôt lors d’un prochain concert alors 🙂