FEROCES Juliette

Feroces_Juliette

Quand Joss m’a écrit pour me parler de Féroces, trio de post-rock formé en 2015 à Besançon, il m’a cité comme références du groupe tout un tas d’autres noms de groupes que je ne connaissais pas. Je me suis sentie un peu bête… pour une blogueuse musicale. Mais l’avantage d’être ignorant et de savoir l’admettre avec humilité, c’est que, pour peu que l’on soit aussi un peu curieux, on se réserve ainsi la possibilité de découvrir une foule de belles choses, toutes neuves pour nous.

J’ai donc écouté Féroces sans a priori, et sans savoir du tout à quoi m’attendre. Et j’ai adoré.

Derrière Féroces, se cachent François Schauber, Sébastien Descamps et Jérôme Josselin, dit Joss. Un trio guitare, basse, batterie, agrémenté de quelques claviers aux influences new wave. Un trio versé dans la mélancolie, le post-rock et le cinéma français. A découvrir.

« Nous sommes Féroces – Personne ne chante, Personne ne danse » : ainsi se présente le groupe sur son site web. Effectivement, chez Féroces, on parle mais on ne chante pas et, à moins d’être comme moi adepte des danses lancinantes sur fond de mélancolie, on ne danse pas vraiment non plus. En revanche, on se fait du bien aux tympans. Beaucoup de bien.

Chacun des membres du groupes a déjà vadrouillé un moment dans la scène rock de Besançon, avant de se retrouver pour former Féroces début 2015, et donner naissance il y a quelque semaines à un premier EP, intitulé « Juliette ». La jolie pochette, réalisée par Floriane Miny à partir du visage d’Anna Karina dans « Une femme est une femme » de Jean-Luc Godard, éclaire d’emblée sur l’univers du groupe. Un univers très cinématographique, tout en décompositions et superpositions, à la fois contrasté et intrigant.

Les écrits sont roses et les yeux bleu azur, mais le regard est pensif et les notes sombres. Dès l’ouverture du disque, on sent l’orage qui ne manquera pas d’arriver. Dans la construction hypnotique des mélodies, dans l’urgence des rythmes, et surtout dans ces extraits de dialogues cinématographiques qui viennent guider l’écoute et lui donner le ton. Des samples qui, fait suffisamment rare pour être signalé, sont en français et non dans la langue de Shakespeare, traditionnellement utilisée pour agrémenter les compositions de nombreux post-rockeurs.

Les voix s’intègrent parfaitement aux compositions. Bien plus qu’un simple artifice, elles en constituent la trame véritable. Une trame qui a beau n’être pas chantée, n’en est pas moins exempte de neutralité. Car ici, les voix s’enflamment, invoquent, se répondent avec fougue, tantôt solennelles, tantôt si intimes qu’elles en deviennent déroutantes. De Godard à Chabrol, la Nouvelle Vague étire ses dialogues et son vent de rage et de liberté le long des cinq pièces du disque. Sur fond de relations douces-amères, d’espoirs déçus et de dérive des sentiments, les acteurs prêtent leur jeu intense à la musique savamment déployée par le trio bisontin.

L’immersion est immédiate et le résultat saisissant.

Les instruments bourdonnent, des guitares ciselées aux vibrantes cymbales. Les montées en puissance et ruptures mélodiques sont intelligemment construites. L’ensemble, portant le désespoir en étendard, est sombre et mélancolique, parfois même dur, et pourtant terriblement addictif.

« Juliette » est un disque à la fois en tension et en beauté. Une très belle nouveauté du paysage post-rock français, à savourer de toute urgence.

Il est d’ores et déjà disponible au format numérique, et sortira très prochainement en version vinyle.

A regarder et à écouter, la vidéo de Tout Est Beau :

Et pour découvrir l’EP :

Tracklist :

  • Même ça tu n’as pas le courage
  • Juliette
  • Tout est beau
  • N’ayez pas peur j’ai l’habitude
  • Je veux pas mourir avant d’être morte

Site web : https://difymusic.com/feroces
Facebook : https://www.facebook.com/FEROCES667

Les post-rockeurs de Féroces sont actuellement en tournée, ils seront notamment le 2 juin en première partie de Tortoise à Besançon, puis le 18 juin à Strasbourg et le 21 septembre à Lyon. Toutes les dates sont à retrouver sur leur site.

Totoromoon

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7 réflexions sur “FEROCES Juliette

    1. Oui je comprends ce que tu peux ressentir, c’est très sombre et presque dur par moments. Peut-être pas à écouter dans des moments où on a besoin de plus de douceur 🙂

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