Il fut un été où je vous parlais d’une ballade mélancolique à la voix déchirante qui m’avait envoûtée, intitulée Up In The Sky. Il fut un printemps où je vous parlais d’un bel EP de post-rock sombre et intense, intitulé « We Pretend It’s All Right ». Il est à présent un hiver où je suis heureuse de vous parler du nouvel album du jeune groupe auquel nous devons les deux précédentes réussites, le talentueux The Random Monsters. Le quatuor parisien est de retour avec « Going Home », un opus plus sombre et plus savoureux que jamais. A découvrir de toute urgence.
Du haut de ses cinq longs titres et des trois voix différentes qui viennent s’y inviter, « Going Home » déploie avec brio l’atmosphère à la fois mystérieuse et brumeuse chère à The Random Monsters. Sous-tendues par une tension permanente, d’abrasions de guitares en subreptices apaisements éthérés, les sonorités sont ici plus riches et escarpées les unes que les autres.
Wolf’s Gate ouvre la marche, développant 6 minutes épurées, où un chant grave et presque fragile se déploie sur des guitares mélancoliques et des percussions languissantes. Une entrée en matière subtile et délicate, parfaite introduction à l’instrumental et épique No Church. Ici, le quatuor fait chanter ses seuls instruments le long de 19 minutes aux climats sonores ensorcelants.
Derrière la brume, se dévoilent des reliefs escarpés. Des chemins sinueux et hantés. Au bout desquels l’horizon semble difficile à cerner. Les guitares sont noires, les percussions sont graves. L’ensemble est captivant et d’une troublante beauté.
Vient ensuite le délicieux Up In The Sky, déjà chroniqué chez Totoromoon mais qui n’apparaissait encore sur aucun opus du groupe. Le chant clair de ce titre qui m’avait conquise a été remanié. Plus déchirant et plus habité que jamais, il porte ce magnifique morceau haut dans un ciel teinté d’une tristesse à l’émotion poignante. Superbe.
Ces trois premiers morceaux viennent pour moi former le triptyque parfait de cet album. Forts d’une belle profondeur, à la fois riches d’éclatants contrastes et parfaitement équilibrés. Envoûtants à souhait.
La suite m’a moins séduite, mais je ne doute pas qu’elle saura plaire à certains d’entre vous. En effet, la pièce suivante introduit un chant qui ne trouve guère grâce à mes oreilles, le chant crié d’Alex Diaz, chanteur et guitariste de The Prestige. Toutefois, cette incursion tourmentée réjouira les amateurs de métal et de post-métal, qui y trouveront un exécutoire qui, s’il m’empêche de savourer pleinement ce morceau dont j’aime par ailleurs la mélodie, ne m’empêche toutefois pas de reconnaître que sa construction est réalisée avec soin. Enfin, le doux Harrison vient clore l’opus, posant des rythmes chaloupés et un voile d’apaisement sur le déchaînement des éléments précédents.
« Going Home » est paru via Klonosphere il y a deux jours, et je vous le recommande vivement.
A noter également que le groupe se produira au festival Post In Paris, annoncé les 13 et 14 mai au Bus Palladium. A vos agendas !
A redécouvrir, l’excellent Up In The Sky (vidéo officielle) :
Et pour découvrir l’album :
Tracklist :
- Wolf’s Gate (feat. Bodie)
- No Church
- Up In The Sky (feat. Bastien B)
- Because Looking Back Doesn’t Mean I Can Fell Safer (feat. Alex Diaz)
- Harrison (feat. Bastien B.)
Site web : http://www.therandommonsters.com/
Bandcamp : https://therandommonstersofficial.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/therandommonsters
Page Facebook du Festival Post In Paris : https://www.facebook.com/postinparisfest/
Totoromoon
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