AND SO I WATCH YOU FROM AFAR The Endless Shimmering à La Maroquinerie

Deux ans après le réussi « Heirs », les Irlandais d’And So I Watch You From Afar sont de retour avec un nouvel album, intitulé « The Endless Shimmering ». Toujours aussi furieusement endiablé, ce cinquième opus se place dans la belle lignée de ses prédécesseurs, prenant tout son sens scène, comme ce fut encore le cas à La Maroquinerie il y a quelques jours.

Contrairement aux chroniques mitigées que j’avais pu lire dans la presse, j’avais pour ma part beaucoup aimé « Heirs », précédent album du groupe, paru en 2015 (ma chronique à relire ici). Les rythmes y étaient fiévreux, les voix plus régulièrement et parfaitement assumées et intégrées. Si les voix sont moins présentes sur « The Endless Shimmering », les rythmes d’un math-rock fou y sont encore plus prégnants et les effets mélodiques joliment travaillés. Un mariage réussi d’énergie et de contrastes qui rendent ce nouvel opus savoureux.

En ce mardi froid d’automne, à La Maroquinerie, c’est mon troisième concert d’And So I Watch You From Afar. Les deux précédents ayant laissé un souvenir mémorable à mes tympans, j’ai hâte de cette soirée.

Plus en forme que jamais, les Irlandais démarrent leur set sur les chapeaux de roues avec un Search:Party:Animal déjà plein d’une fougue ravageuse. Les guitares et les cymbales se déchaînent tandis que la basse déploie sa ligne chaloupée. Une ouverture à laquelle un final en apothéose n’aurait rien eu à envier. Les sonorités très post-métal de S Is for Salamander lui succèdent. Puis vient le temps de pousser la voix sur le guilleret Like a Mouse. Ou quand le post-rock sait faire danser et chanter tout un public. Prouesse des impétueux And So I Watch You From Afar.

Trois nouveaux titres alternent ensuite avec des morceaux choisis dans toute la discographie du groupe, sans que l’énergie ne faiblisse jamais. Les slammeurs se déchaînent. Le guitariste se jette à plusieurs reprises dans la fosse, toute guitare dehors. La chaleur ne cesse de monter dans la salle. La communion entre le groupe, ravi, et son public, conquis, est parfaite.

Un rappel fort de quatre titres magnifiques vient clore une soirée dont on sait déjà qu’elle restera gravée longtemps dans les mémoires. De Run Home, repris en choeur par toute l’assemblée, à The Voiceless, en passant par les géniaux Eunoia et Big Things Do Remarkable aux guitares virevoltantes, La Maroquinerie est parcourue d’une vague de liesse et d’une folle et délicieuse frénésie.

Sans conteste le concert défouloir de l’année.