LOST IN KIEV Persona

Trois ans après le ténébreux « Nuit Noire », les post-rockeurs français de Lost In Kiev sont de retour avec un troisième album. « Persona » marque un tournant dans la discographie du groupe. Plus cinématographique encore que ses prédécesseurs, plus électronique, plus accessible sans pour autant manquer d’ambition, il est une audace remarquable et réussie. Un très bel album à découvrir.

L’artwork futuriste réalisé par Yoann Vermeulen, batteur du groupe, donne d’emblée le ton du disque. Il y sera question de science fiction, là où l’intelligence artificielle est mise en oeuvre dans la vie quotidienne, et où se pose de manière inquiétante la question du devenir de l’humanité.

Comme à son habitude, Lost In Kiev écrit son propre scénario. Ici, point de samples de voix tirés de discours connus ou de films réalisés par d’autres, mais des enregistrements effectués par le groupe lui-même. Avec ses propres mots, en anglais et en français, au féminin et au masculin, le quatuor écrit son propre film, donne vie à ses propres personnages, robots ou humains, scénarisant sa musique de manière originale et lui conférant un sens du drame inédit.

La basse est à la fois hypnotique et grondante, les guitares éthérées et puissantes, la batterie enlevée, précise et cinglante. Et, dès les premières mesures du disque et jusqu’à son dernier souffle, les nappes de claviers et arrangements électroniques enveloppent l’ensemble et le lient harmonieusement, déployant une atmosphère aussi paradoxalement et savoureusement dense que froide. De plages atmosphériques en effervescence de rythmes et arpèges de guitares, à la faveur d’une production soignée et de formats relativement courts, à l’accroche immédiate, les neuf pièces du disque se répondent ainsi dans une parfaite cohérence.

J’aime les notes dansantes de Lifelooper®, les envolées aériennes de XM3216, les voix poignantes faisant face aux robots de Mindfiles, et les beaux rythmes bruts de Thumos, souffle de vie parfait dans l’univers glacé des machines.

J’aime aussi la progression narrative que le groupe a pris soin d’élaborer, avec, à mi-parcours, l’envoûtant Pygmalion, court interlude tout en nappes synthétiques, qui vient scinder l’album en deux. Après le constat de l’invasion des machines, le souhait de réintroduire l’humain au premier plan semble alors se faire jour. Espoir réaliste ? Voeu pieux ? Seul l’avenir le dira, mais si l’on se fie aux derniers mots de Mecasocialis, très belle clôture du disque, il semblerait que les personnages façonnés par Lost In Kiev y croient : « Ce jour sera un grand jour, car alors nous aurons retrouvé le visage de notre complète humanité ».

Avec « Persona », Lost In Kiev signe une fiction musicale plus immersive, captivante et réussie que jamais.

L’album est disponible depuis le 26 avril aux formats numérique, CD et vinyle via Pelagic Records, et je vous le recommande vivement.

Lost In Kiev sera en tournée européenne à partir du 14 mai, et viendra notamment fêter la sortie de son nouvel album le jeudi 23 mai à Paris, sur la scène du Petit Bain, dans le cadre de la soirée warm up du festival Post In Paris.

A regarder, les vidéos de Persona :

Et Lifelooper® :

Pour découvrir l’album :

Tracklist :

  • Persona
  • Lifelooper®
  • The Incomplete
  • XM3216
  • Pygmalion
  • Mindfiles
  • Psyche
  • Thumos
  • Mecasocialis

Bandcamp : https://lostinkiev.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/lostinkiev

Lost In Kiev chez Pelagic Records : https://pelagic-records.com/artist/lost-in-kiev/

Eglantine / Totoromoon

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