And So I Watch You From Afar, ou les joyeux lurons les plus décapants du post-rock, étaient de retour en France il y a quelques jours pour célébrer les dix ans de leur premier album. La folle prestation du groupe à La Maroquinerie en 2017 avait laissé de telles traces dans mes souvenirs que c’est avec une impatience non dissimulée que je me suis rendue mardi dernier dans la petite salle parisienne du Gibus. And So I Watch You From Afar, en live, c’est un déchaînement frénétique enjoué, puissant et chaleureux. Une dose d’énergie parfaite pour affronter les jours tristes et gris, que je n’aurais manquée pour rien au monde.
Dehors, le froid, la grisaille et la morosité. Dedans, la chaleur, le soleil et la fête. Ainsi pourrait se résumer cette soirée en compagnie des explosifs et rayonnants And So I Watch You From Afar.
Sans préambule, dans un Gibus archicomble, les premières notes de Set Guitars to Kill viennent vriller les tympans d’un auditoire déjà acquis à la cause des Irlandais. Dès les premières minutes, on danse, on saute, on transpire, on crie. Le son est fort, très fort. Les guitares sont rapides et grasses à la fois, les coups de grosse caisse et les ondes de basse venant quant à elles littéralement broyer les entrailles. Une frénésie de tourbillons sonores engloutit bientôt toute la salle.
Point de voix ici, si ce n’est pour les cris scandés en rythme par le public. Les mélodies se déploient dans une formidable et furieuse énergie. Les rythmes exultent et changent sans cesse de direction. Le tout, endiablé à souhait, emporte tout sur son passage.
Devant un mur transformé en écran géant sur lequel sont projetées tantôt des formes géométriques lumineuses, tantôt des pluies d’étoiles tournoyantes, le quatuor se déchaîne. Les titres de son premier album éponyme, paru en 2009, s’enchaînent à bonheur. Sincères et généreux comme il ont toujours su l’être, remerciant chaleureusement l’auditoire, et n’en revenant pas d’une telle ferveur pour un album vieux de dix ans, les musiciens se révèlent plus fougueux que jamais.
Batteur, bassiste et guitaristes, tous sont d’une virtuosité remarquable. A mesure qu’une vague de chaleur et d’excitation s’abat de plus en plus vivement sur la salle, slams et pogos à l’appui, tous vibrent d’une énergie impressionnante et communicative, habités par leurs morceaux. Avec aisance et enthousiasme, dans un jeu de scène à la fois fou et maîtrisé à la perfection. Comme toujours, Rory Friers termine la soirée en descendant jouer au milieu du public. Chacune et chacun s’asseyent quelques secondes autour de lui, pour mieux se relever d’un bond, tous ensemble, à la faveur d’une nouvelle salve de décibels exaltés.
Faire tout oublier, le temps d’un set fulgurant, telle est la mission une fois de plus réussie par les fantastiques And So I Watch You From Afar.
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Setlist du concert, Gibus 22/10/2019 :
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Set Guitars to Kill
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A Little Bit of Solidarity Goes a Long Way
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Clench Fists, Grit Teeth… Go!
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I Capture Castles
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Start a Band
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Tip of the Hat, Punch in the Face
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If It Ain’t Broke… Break It
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TheseRIOTSareJUSTtheBEGINNING
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Don’t Waste Time Doing Things You Hate
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The Voiceless
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Eat the City, Eat It Whole
Encore :
- S Is for Salamander
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A découvrir ou redécouvrir, la deuxième session live d’And So I Watch You From Afar chez Audiotree (2015) :
Site web : https://asiwyfa.com
Bandcamp : https://asiwyfa.bandcamp.com/album/the-endless-shimmering
Facebook : https://www.facebook.com/andsoiwatchyoufromafar/
And So I Watch You From Afar chez Sargent House : https://sargenthouse.com/and-so-i-watch-you-from-afar
Eglantine / Totoromoon