Une oeuvre musicale peut-elle avoir plusieurs vies ? Voici une question à laquelle j’ai déjà souvent répondu par l’affirmative. Une oeuvre prend-t-elle vie quand elle est créée ? Ou quand elle est écoutée pour la première fois ? Reprend-t-elle vie ensuite chaque fois qu’elle est réécoutée dans les jours, semaines et mois qui suivent ? Ou quand elle ressurgit des années plus tard alors qu’on semblait l’avoir oubliée ? Quand on la découvre alors qu’on était passé à côté ? Ou quand elle est retravaillée et diffusée de nouveau ? Je pense que oui, s’il est une oeuvre qui peut en effet se targuer de vivre plusieurs vies, c’est bien l’oeuvre musicale.
Et quel meilleur exemple que le captivant « Die, Motherfucker ! Die !!! » pour illustrer cette affirmation ?
C’est il y a quelques mois, à la faveur d’un clip hautement rock ‘n roll sélectionné par le Festival Berlin Music Video Awards, qu’Apple Jelly signait son grand retour, annonçant la sortie de son troisième album après des années d’absence. Enregistré en 2013, joué en live pendant plusieurs années, « Die, Motherfucker ! Die !!! » a ainsi attendu sept ans pour être remis au goût du jour par Bruno Preynat, et officiellement présenté à son public. Dans cet hommage au cinéaste américain Russ Meyer, la formation lyonnaise assume pleinement non seulement son goût pour l’insurrection artistique, mais aussi la diversité de ses nombreuses et fameuses références musicales. Du rock au punk en passant par le R&B et la musique électronique. De Hot Chip à Kraftwerk en passant par LCD Soundsystem et Billie Eilish.
Est-ce cet étirement dans le temps, ces nombreuses influences et ces multiples naissances au monde qui confèrent à cet album une saveur particulière ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il qu’il se fait, en 2020, plus addictif, efficace et réussi que jamais.
Il y a dans « Die, Motherfucker ! Die !!! » quelque chose d’à la fois intrigant et dérangeant. Du morceau d’ouverture qui lui a donné son nom, à l’obsédant The End Of Our Age, qui le clôt, chacun des titres de l’album donne à la fois envie de danser et de grogner. Sous-tendu aussi bien par une forme de désinvolture débridée que de violence subversive, que l’on retrouve dans les vidéos qui l’accompagnent, il se déploie dans une urgence délicieusement fiévreuse et ardente.
La basse, omniprésente, terrasse, les guitares embrassent, la batterie cingle. La musique impose son groove et ses secousses à nos corps fébriles, qui ne peuvent que lui obéir en se déhanchant. Docilement, mais sans jamais que la rage ne s’apaise vraiment. Un album irrésistible, à savourer pour danser en gesticulant sans honte et sans modération.
« Die, Motherfucker ! Die !!! » est disponible depuis le 25 septembre aux formats numérique et CD.
A découvrir, la belle vidéo de Die, Motherfucker ! Die !!! réalisée par José Daniel Zuluaga :
Pour découvrir l’album :
Tracklist :
- Die, Motherfucker ! Die !!!
- Control
- Walking Bass
- Synchronized
- Leaving 2012
- Dance With Me
- Take It Leave It
- Girls Of Paris
- Money Me
- The End Of Our Age
Site web : http://www.apple-jelly.com/
Bandcamp : https://applejelly.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/WeareApplejelly
Eglantine / Totoromoon
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