ALPHA DU CENTAURE Paralysis

Après deux beaux EP, les post-rockeurs français d’Alpha du Centaure étaient de retour il y a quelques semaines avec un premier album. Résidant désormais à Lyon, le duo est devenu quatuor, et c’est sous cette forme qu’il a donné naissance à « Paralysis », se réappropriant ses influences de post-rock, mais aussi de shoegaze, de post-metal et de post-black metal, pour les traduire à sa façon en notes et en émotions. Un album en forme d’affirmation d’une nouvelle identité, plus sombre, plus vive, plus intense. Et plus savoureuse que jamais.

Il y a dans « Paralysis » cette fougue frénétique qui s’impose d’emblée. Mais il y a aussi cette vague qui monte progressivement, pour finir par engloutir l’auditeur tout entier. Dès les premières secondes, la batterie s’impose. Puissante, explosive et de plus en plus rapide à mesure que le disque avance. Les guitares l’enserrent de leurs riffs ardents, oscillant imperturbablement entre caresse et chaos. La tension est sous-jacente, ne disparaissant jamais, même dans les moments où l’amorce d’une quiétude inattendue se fait.

Les présences menaçantes qui peuplent les nuits, les expériences angoissantes de paralysie du sommeil, et la nostalgie des rêves passés, tels sont les thèmes qu’Alpha du Centaure s’attache à peindre au fil de ses six longues pièces. Et il le fait avec habileté, à la faveur d’un son rond et ample, qui sait se faire aussi mélancolique qu’inquiétant.

A l’image de sa très belle pochette, réalisée par Joan Sabatier, le disque tend tout de même à se tourner vers la lumière. Mais cette tendance ne parvient jamais à se départir du voile opaque qui l’empêche d’y parvenir totalement. Un très bel album, noir, intense, et fulgurant.

« Paralysis » est paru le 11 septembre aux formats numérique, CD, cassette et vinyle via Stellar Frequencies.

Pour découvrir l’album :

Tracklist :