The Strokes et moi, c’est une très vieille histoire d’amour. L’usure de mon CD d’ « Is This It » peut en témoigner. Sorti alors que j’étais à l’université, rangé à l’époque dans ma bibliothèque entre deux manuels de littérature comparée, le premier album du groupe fait partie de ces disques ayant acquis dans ma vie une forme d’immortalité. Il y en a quelques-uns, des comme ça. De ces disques dont je me rappelle parfaitement la venue au monde. De ces disques dont la sortie m’avait saisie, et qui ont continué de traverser les âges à côté de moi, sans prendre une ride ni perdre de leur attrait. « Music For The Masses », « OK Computer », « Silent Alarm » ou encore « Takk… », pour ne citer qu’eux. Et donc, « Is This It ».
« Is This It » le fulgurant. « Is This It » l’immortel. Près de vingt ans après lui, et alors que nos chemins s’étaient séparés pendant de longues années, les Strokes revenaient cet automne avec « The New Abnormal », un sixième album. Et faisaient, avec ces neufs titres percutants et réussis, un retour triomphal dans ma vie.
De son efficace premier morceau, The Adults Are Talking, que j’ai eu en tête pendant des heures après une seule écoute, ce qui m’a finalement valu de céder à l’appel de mon corps pour me retrouver à danser sur mon lit en l’écoutant en boucle, au suave Ode To The Mets, qui le clôt, « The New Abnormal » prouve que les Strokes ont encore de leur superbe. Me rappelant non sans une certaine nostalgie mes années d’étudiante, veste d’homme trop grande sur le dos, Doc Martens trop lourdes aux pieds, et discman cabossé à la main. J’ai donc choisi ce mélancolique et magnifique dernier morceau comme douceur tendre du mois. Et j’espère qu’il vous enchantera autant que moi.
A regarder et à écouter, l’émouvant Ode To The Mets (« The New Abnormal », 2020) :
Not gonna wake up here anymore
Listen one time, it’s not the truth
It’s just the story I tell to you
But it’s not easy, well maybe for you
Hope that you find it, hope that it’s good
Hope that you read it, think that you should
Sizes you up, plans his attack
Drums please, Fab
Waitin’ for me down on the street
But now you gotta do somethin’ special for me
I’m gonna say what’s on my mind
Then I’ll walk out, then I’ll feel fine
I will not show my teeth too quick
I needed you there, I needed you there
But I didn’t know, I didn’t know
When he gets back, he’s on the phone
Innocent eye, innocent heart
No, it’s not wrong, but it’s not right
Not gonna do that, fuck, I’m out of control
I was just bored, playin’ the guitar
Learned all your tricks, wasn’t too hard
I’m gonna find out the truth when I get back
Forgotten, time to hold on the railing
The Rubik’s Cube isn’t solving for us
Old friends, long forgotten
They all wait at the bottom of
The ocean now has swallowed
So pardon the silence that you’re hearing
Is turnin’ into a deafening
Painful, shameful roar
Eglantine / Totoromoon