
C’était le 26 mars 2016, au Batofar. C’était la soirée parisienne de la tournée d’adieu de Maybeshewill. Rock, post-rock, math-rock, musique classique, musique électronique, Maybeshewill ou le meilleur pied de nez aux étiquettes musicales. Maybeshewill ou mon remède à la grisaille.
Formé en 2005 à Leicester, dissous à mon grand désarroi en 2016 après quatre albums et une poignée d’EP, puis brièvement reformé pour une date organisée par Robert Smith pour le Meltdown Festival en 2018, Maybeshewill n’était plus depuis plusieurs années. Contre toute attente, et pour ma plus grande joie, la formation britannique était de retour il y a quelques jours avec un nouvel album. « No Feeling Is Final » ou l’opus de la renaissance, de l’engagement et de l’espoir, arrivé à point nommé en cette fin d’automne pluvieux et toujours troublé. « No Feeling Is Final » ou le retour plus réussi que jamais de mon meilleur remède à la grisaille.
Sept ans après « Fair Youth », un dernier né plus apaisé que ses prédécesseurs, Maybeshewill revient à ses premières amours pour peindre dans « No Feeling Is Final » un monde au bord du désastre. Au bord du désastre, mais pour autant jamais désenchanté. Là où peindre un futur nouveau se pose comme une nécessité face aux enjeux climatiques et aux dérives consuméristes et cupides de nos sociétés. Là où, alors qu’il serait plus facile de se laisser abattre en prétendant que tout est perdu, il n’y a pas d’autre choix que de rester engagé.
A la fois cri d’exaspération lasse et promesse de jours nouveaux, « No Feeling Is Final » se veut ainsi message d’espoir et de solidarité. Appel à agir pour façonner le monde que nous souhaitons laisser, en imaginant de nouvelles réalités fondées sur l’égalité et la durabilité.
Pour donner corps et force à son message, Maybeshewill continue à se jouer des étiquettes, et reprend ses meilleurs ingrédients musicaux pour donner le jour à un album plus riche, plus abouti et plus captivant que jamais.
De guitares, de percussions, de cuivres, de cordes et de claviers, ainsi est faite l’instrumentation variée que la formation anglaise manie à la perfection, du haut de ses quinze années de savoir-faire. L’électronique continue également de s’inviter à la danse, tandis que quelques samples de voix judicieusement choisis continuent de venir habiter l’ensemble par endroits.
Vagues sonores saisissantes, progressions mélodiques émouvantes et contrastes énergiques et poignants, Maybeshewill n’en finit pas d’avoir à la fois le sens du drame et de la poésie, le long de ses dix titres déployés en harmonie. Ce jusque dans un final de piano délicat, discrètement drapé de nappes électroniques, qui s’évanouissent dans le chant de quelques oiseaux. Superbe.
« No Feeling Is Final » est disponible depuis le 19 novembre aux formats numérique, CD et vinyle via Robot Needs Home Records, Wax Bodega, Bird’s Robe Records et New Noise China.
Pour découvrir l’album :
Tracklist :
- We’ve Arrived at the Burning Building
- Zarah
- Complicity
- Invincible Summer
- The Weight of Light
- Refuturing
- Green Unpleasant Land
- Even Tide
- The Last Hours
- Tomorrow
Site web : https://maybeshewill.net/
Bandcamp : https://mybshwll.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/mybshwll
Maybeshewill chez Robot Needs Home Records : https://robotneedshome.com/maybeshewill-2/
Eglantine / Totoromoon

Une réflexion sur “MAYBESHEWILL No Feeling Is Final”