
Il y a chez Emma Ruth Rundle ce mélange de force et de fragilité qui n’a pas peur de s’affirmer, et qui me parle au-delà de tout. Là où être résilient ne prive pas d’être sensible. Là où accepter de se mettre à nu, de se livrer tel que l’on est sans rien tenter d’enjoliver, n’est synonyme que de courage et de beauté.
Le mois dernier, trois ans après le saisissant « On Dark Horses », la talentueuse musicienne était de retour avec un nouvel album. « Engine Of Hell » est l’illustration faite disque de ce que j’aime chez Emma Ruth Rundle. Il me la rappelle telle que je l’ai découverte sur scène il y a quelques années, seule avec sa guitare, émouvante et bouleversante de sensibilité. Par la grâce à la fois d’un minimalisme envoûtant, d’un lyrisme pénétrant, et d’une authenticité inégalée, il est tout en force et en fragilité. Et d’une incomparable beauté.
Introspectif et sombre, « Engine Of Hell » est à l’image du reflet du visage de l’artiste, qui se regarde sans se regarder, en noir et blanc, sur le miroir taché de la pochette du disque. Le long de ses huit pièces, il déploie un son nouveau, plus personnel encore, plus vibrant encore que celui avec lequel Emma Ruth Rundle s’était jusqu’alors livrée. Ainsi, à l’exception de quelques cordes sur Blooms Of Oblivion et Citadel, d’une voix additionnelle murmurée sur Body, et d’une petite nappe sonore éthérée à la fin de In My Afterlife, il met seule en scène la musicienne, sa guitare acoustique, le piano de son enfance et sa voix.
A la faveur d’une simplicité délibérée, il transporte l’auditeur dans le studio de l’artiste. On y perçoit le bruit de ses mains qui glissent sur le manche de la guitare, le souffle de sa respiration. On y perçoit également ce moment, suspendu à la fin des chansons, capturé dans l’air, avant que l’enregistrement ne s’arrête et que ne s’évanouisse, dans une respiration, l’émotion. Magnifique.
« Engine Of Hell » est disponible depuis le 5 novembre aux formats numérique, CD et vinyle via Sargent House.
Pour découvrir l’album :
Tracklist :
- Return
- Blooms Of Oblivion
- Body
- The Company
- Dancing Man
- Razor’s Edge
- Citadel
- In My Afterlife
Site web : https://www.emmaruthrundle.com/
Bandcamp : https://emmaruthrundle.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/emmaruthrundle/
Emma Ruth Rundle chez Sargent House : https://sargenthouse.com/emma-ruth-rundle
Eglantine / Totoromoon
Une réflexion sur “EMMA RUTH RUNDLE Engine Of Hell”