ECHOES FROM JUPITER Le Grand Tour

Tout a commencé par un message d’un prénommé François, se réclamant d’un groupe québecois nommé Echoes From Jupiter, et par quelques mots de présentation d’une chanson, qui parlait d’après son nom d’un assemblage de fusée.

« Cette chanson donne le sentiment d’un après-midi se transformant en nuit
Cette chanson est calme puis forte puis calme
Cette chanson vous emmène en voyage
Cette chanson est le premier single de notre nouvel album à paraître
Cette chanson peut parfois devenir assez folle »

Une phrase expliquait ensuite que cette chanson n’avait pas de paroles, et que des pédales de fuzz avaient été blessées durant sa création.

Il n’en a pas fallu davantage pour me donner envie de cliquer sur le lien Bandcamp qui suivait ces mots, et de découvrir cet intrigant assemblage de fusée. Huit minutes trente-neuf plus tard, je répondais à François, en lui disant que cette chanson tueuse de pédales m’avait emballée, et que j’avais hâte de découvrir le reste de cet album qui ne devait sortir que plusieurs mois plus tard, et dont je ne connaissais pas encore le nom.

Il se trouve que le hasard de mon planning de chroniques fait que je me retrouve, plusieurs mois après cette anecdote, entrain d’écrire la critique dudit album le jour même de sa sortie, alors qu’il tourne depuis un petit moment déjà dans mon lecteur MP3. Et depuis le temps, j’ai appris son nom. Il s’appelle « Le Grand Tour », il est aussi intrigant, fou et savoureux que le laissait prédire sa première chanson, et je vous le recommande urgemment.

Six ans après « Kosmonavt », un premier album primé au Gala alternatif de la musique indépendante du Québec, Echoes From Jupiter est donc de retour avec ce grand tour et ses huit chansons. Quatre d’entre elles sont, à l’image de la fusée, très longues, les quatre autres sont plus courtes, mais possèdent des noms tout aussi génialement farfelus.

Génialement farfelu, tel est également le descriptif reçu avec l’album. Dedans, la formation québecoise explique que cet album devait paraître un peu plus tôt, mais que ça n’a pas marché, et que contrairement à ce que la situation mondiale pourrait laisser paraître, ce n’est pas de la faute du coronavirus. Elle dit qu’elle est partie de rien pour le créer, mais que ce rien prenait quand même la forme d’heures innombrables de démos, toutes conçues de manière différente par ses différents musiciens.

Ici, il y a Mathieu April, qui joue de la guitare, et qui aime fournir des chansons presque déjà finies, partitions à l’appui, chansons qui sont ensuite adaptées lentement au fil des répétitions. Il y a aussi François Gagnon, qui joue de la guitare et de la basse, qui vient avec quelques riffs à partir desquels il aime que lui et ses comparses partent en improvisation. Il y a Steve Trudel, qui joue de la guitare, de la basse et des claviers, et fabrique obsessivement des démos avec des rythmiques et des sons aussi hallucinants qu’ambitieux. Et il y a enfin Mathieu Royer, qui joue de la batterie et des percussions aussi bien acoustiques qu’électroniques, et qui se retrouve à faire mijoter tous ces éléments pendant des mois, voire des années, pour composer, décomposer et recomposer des partitions jusqu’à l’arrivée en studio.

Enregistré pour partie au studio de Dave Boisvert, pour partie à la maison, l’album a été monté à partir d’un tas de pistes entremêlées et mixé par Steve Trudel, puis masterisé par Harris Newman, que le groupe s’excuse d’avoir à moultes reprises décontenancé.

Les photos de la pochette ont été prises par Didier Ouellet, Steve et François. Steve a fabriqué la fusée, tandis que son amie Fabienne fabriquait le costume d’astronaute pour le chat Kiku. Les enfants, faits maison comme la fusée, ont revêtus des vêtements de scientifiques, et ont prouvé que pour eux la sécurité et le matériel de protection passent avant tout. François en a déduit avec satisfaction que la prochaine génération avait la tête sur les épaules.

Enfin, Echoes from Jupiter remercie sa famille et ses amis, et les amateurs de musique qui aiment essayer de nouvelles choses, et salut ceux qui veulent du « fort » et se retrouve avec du « bizarre » en plus, et vice versa.

Fort et bizarre ou, je dirais plutôt, intense, extravagant et audacieux, tel est « Le Grand Tour ». De Comment construire une machine à remonter le temps, qui l’ouvre au son d’un xylophone mimant une boîte à musique enfantine, à Une autre histoire alternative, qui le clôt au son d’inquiétantes abrasions de guitares réverbérées, il se déroule en empruntant des chemins tour à tour simples et complexes, au gré de sonorités organiques changeant de direction constamment. L’ensemble est tantôt doux, tantôt traversé de déflagrations qui viennent vriller les tympans, avec toujours ce qu’il faut de créativité et de turbulence pour le rendre saisissant. Il est à savourer en se laissant porter, mais sans toutefois cesser de prendre garde à ses détails. Des détails foisonnants, qui le rendent à mesure des écoutes toujours plus surprenant, et captivant.

« Le Grand Tour » est disponible depuis le 18 février aux formats numérique, CD et vinyle via le label L’Excursion.

Pour découvrir l’album :

Tracklist :

  • Comment construire une machine à remonter le temps
  • Tout ce dont vous avez de besoin est un trou de ver
  • L’assemblage de la fusée relativiste
  • Franchir l’héliopause
  • Sillonner le système de transport galactique
  • Sagittarius A*
  • À travers le pont d’Einstein-Rosen
  • Une autre histoire alternative

Site web : http://www.echoesfromjupiter.com/

Bandcamp : https://echoesfromjupiter.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/echoesfromjupiter

Eglantine / Totoromoon

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