ROBIN FOSTER PenInsular 3

C’était au début du printemps, il y a tout juste cinq ans. Je venais d’emménager à deux pas du Café de la Danse. Et c’est précisément dans cette jolie salle de concert aux murs de briques, ce soir de printemps au ciel clair, que je rencontrais Robin Foster. Compositeur anglais résidant en France, à l’origine de nombreux projets et collaborations franco-britanniques, grand ami de Dave Pen et amoureux aussi bien d’image que de son, Robin Foster est venu, ce soir-là, cajoler mon âme de sa musique aérienne et vibrante. Il l’a fait à la fois délicatement et intensément, et il ne s’est, depuis, jamais éloigné de ceux qui sont parmi mes souvenirs de concerts les plus beaux et les plus doux.

Cinq ans, plusieurs albums et bandes originales de films plus tard, c’est à bonheur que je savoure le retour du post-rock cinématographique de Robin Foster dans le fraîchement paru « PenInsular 3 ». « PenInsular 3 », ou le dernier volet de « PenInsular », oeuvre en trois mouvements commencée il y a neuf ans, en forme d’hommage à la Presqu’île de Crozon, sa terre bretonne d’adoption. « PenInsular 3 », ou le dernier né conçu en solitaire, à la faveur d’un isolement insulaire, alors que le monde tournait au ralenti. Introspectif et apaisé, il est aussi beau et aussi doux pour l’âme que le concert attaché à mes souvenirs. Et j’espère qu’il vous plaira autant qu’à moi.

Si « PenInsular 2 », paru en 2018, présentait deux morceaux réalisés avec des invités venus chanter (The Island avec le chant en anglais de Dave Pen, et Ma-Unan avec celui en breton de Madelyn Ann), « PenInsular 3 » est entièrement instrumental. Cet élément, associé au contexte particulier dans lequel il a été composé, fait peut-être de lui l’album le plus personnel et le plus émouvant de Robin Foster.

Dans le dossier de presse qui accompagne le disque, ce dernier est décrit comme une invitation à voir le crépuscule d’une époque, ou l’aube d’une nouvelle. Ou, sans doute, les deux. Tel un naufragé sur une île déserte, spectateur d’un temps aux événements inédits, c’est bel et bien cette atmosphère de bout du monde, et de bout d’une forme de vie, que Robin Foster peint mieux qu’aucun autre ici.

Au fil des morceaux, se distinguent subrepticement les influences du musicien. Résonnent ainsi de loin en loin la musique de Talk Talk, Sigur Rós, Ennio Morricone ou encore New Order, et les images de Michael Mann et David Lynch. Guitares atmosphériques, claviers ouatés et percussions chaloupées se marient pour donner jour à des mélodies suspendues dans l’air et dans le temps, et dont les variations sonores savent se faire aussi subtiles que puissantes. Et comme toujours, par la force de la beauté naturelle des contrées bretonnes qui l’inspirent, ainsi que d’une manière de composer soignée, attentive au détail autant qu’à l’harmonie d’ensemble, le musicien donne à voir des paysages merveilleusement imagés. Un très beau disque, achevant à la perfection cette magnifique oeuvre en trois mouvements.

« PenInsular 3 » est disponible depuis le 15 avril aux formats numérique, CD et vinyle via M2L Music, Play Two, Believe et Coop Breizh.

Pour découvrir l’album :

Tracklist :

  • Monument
  • Beg Dinn
  • Herr Kut!
  • Trez Rouz
  • Rocamadour
  • Kerbonn Shogun
  • Pen Glas
  • Arthur In The Sky With Diamonds
  • Lighthouse

Site web : http://www.robinfoster.fr

Bandcamp : https://robinfoster.bandcamp.com/
facebook : https://www.facebook.com/RobinFosterMusic

Eglantine / Totoromoon

Photo par Scott Davis
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