SILENT WHALE BECOMES A DREAM North

« From the deep quiet sea, we are now moving and shifting to where water mirrors the sky and to where a new journey will soon begin. » C’est ainsi que Silent Whale Becomes A Dream annonçait son retour au monde il y a quelques semaines.

« De la mer profonde et tranquille, nous bougeons et nous déplaçons maintenant là où l’eau reflète le ciel et là où un nouveau voyage va bientôt commencer. » Lentement mais sûrement, dans l’ombre, le calme et le silence des profondeurs, c’est ainsi qu’oeuvre Silent Whale Becomes A Dream.

Quelques mois après la réédition du somptueux « Canopy », son premier album, et cinq ans après le non moins somptueux « Requiem », son deuxième album, la formation toulousaine refait surface avec un nouvel EP. Illustré d’une ravissante peinture de l’artiste norvégienne Nina Enger, il se compose d’une version remasterisée du déjà connu Architeuthis, paru dans sa première version en 2014, et d’un nouveau titre qui lui donne son nom, North, et que la formation toulousaine présente comme le dernier morceau de sa chronologie, chargé de clore un livre avant d’en ouvrir un nouveau. Sur près de 35 minutes, portées avec panache par ce sublime nouveau morceau, « North » déploie ainsi la musique à la fois atmosphérique, intense, élégante et incomparablement émouvante, de celui qui est depuis près de 20 ans mon groupe de post-rock français favori. Il est une fois de plus admirablement orchestré et d’une incommensurable beauté, et j’espère de tout coeur que vous l’aimerez comme je l’ai aimé, d’emblée.

N’ayant rien de perdu de son inspiration, Silent Whale Becomes A Dream continue ici d’exceller dans le soin qu’il prend à étirer, dans une fluidité parfaite, de longues nappes instrumentales en clair-obscur, à la croisée du post-rock et de la musique classique, et où la mélodie est toujours aussi belle et travaillée que le sont les textures sonores.

Bien plus, avec le nouveau titre dévoilé dans « North », le quatuor monte encore d’un cran dans l’art de déployer une fresque musicale au sens du drame à la fois captivant et vibrant. Si aux guitares, basse et batterie originels du groupe se marie de nouveau le quatuor à cordes invité sur « Requiem », la nouveauté se situe dans l’ajout d’un cor venant gronder par endroits. S’élevant en gravité depuis les profondeurs, assombrissant à la fois les eaux et les cieux, donnant au voyage une dimension nouvelle. Plus lointaine encore, plus mystérieuse encore.

Ici, les notes sont plus noires que celles des titres qui les ont précédées. Echappées de guitares oscillant subtilement de dentelle éthérée en vibrations saturées, et que les frémissements font souvent se confondre aux violons, elles peignent des paysages sonores qui s’épanouissent lentement, puis s’entrechoquent et explosent, tandis que les rythmes s’emballent avant de s’apaiser de nouveau, hésitant sans cesse entre l’obscurité et la lumière, dans un endroit où furie ne cesse paradoxalement jamais de rimer avec harmonie.

Et c’est ainsi qu’à la faveur d’explosions aussi saisissantes que les attentes aux délicatesses infinies qui les précèdent, les émotions affleurent. Elles le font d’abord doucement. Puis elles se bousculent. Puis elles emportent irrépressiblement. Superbe.

« North » est disponible depuis le 20 janvier au format numérique, et sera prochainement disponible au format vinyle via Elusive Sound. Une sortie à la saveur particulière, car elle sera la toute dernière sortie de ce merveilleux label, qui tire sa révérence après avoir été le pourvoyeur de beautés musicales qui resteront parmi les plus marquantes de tous les temps.

Pour découvrir l’EP :

Tracklist :