HAMMOCK Love In The Void

Tout a commencé à la fin de l’automne, avec le message d’un fidèle lecteur qui, après s’être dit ravi de l’acquisition du calendrier de l’avent Totoromoon créé spécialement pour les 10 ans du blog, m’avouait qu’il espérait voir un jour figurer Hammock parmi mes chroniques. Hammock, soit son groupe de post-rock favori. Pour ma part, déçue par des oeuvres devenues beaucoup trop ambient à mon goût, j’avais laissé Hammock sur le bord de la route il y a bien longtemps. Mais voilà que ce message rappelait Hammock à mon bon souvenir, m’indiquant que le nouvel album du duo de Nashville était annoncé pour janvier.

Ni une, ni deux, me voici visionnant la vidéo illustrant les deux premiers extraits de l’opus en question, dévoilée quelques jours plus tôt. Ni une, ni deux, me voici tombant amoureuse de ces nouveaux titres, et des images y étant attachées. Ni une, ni deux, me voici demandant à recevoir le dossier de presse de l’album complet. Ni une, ni deux, me voici découvrant dans son intégralité « Love In The Void ». Ni une, ni deux, me voici réconciliée avec Hammock.

Depuis près de 20 ans, Marc Byrd et Andrew Thompson oeuvrent à livrer avec Hammock des oeuvres où la vie et ses méandres sont peints sans paroles. Très cinématographiques, celles-ci se déploient en majesté à la faveur de sonorités émouvantes et sensibles. Si elles avaient manqué de reliefs à mes oreilles ces dernières années, c’est à bonheur que je les retrouvais plus captivantes que jamais le long des 13 pièces de « Love In The Void ». 13 pièces, ou près d’une heure quinze d’une musique où parvient à ne jamais poindre l’ennui.

S’éloignant de l’ambient très électronique de ses derniers albums, Hammock redonne dans ce douzième opus la part belle aux guitares, joliment mêlées à des éléments néo-classique, rendant l’ensemble fort d’émotions sachant se faire aussi délicatement douces qu’intensément vives.

« Love In The Void » est attaché à tous les temps. Rupture voulue avec l’étrange monotonie, les frustrations et les normes anormales nées de la pandémie, les deux artistes et amis de longue date le disent à la fois tourné sans crainte vers l’avenir, mais saisissant également de toute ses forces le présent, et savourant sans vergogne les expériences passées. De ces expériences, mais aussi de ces lieux et de ces liens qui donnent du sens à nos jours. Ce sens que chacune des pièces de ce nouvel opus s’attache à mettre si joliment en musique.

Ici, il y a la beauté introspective et calme du piano organique et des nappes de claviers électroniques. Il y a le saisissement dramatique des cordes orchestrées par Matt Kidd, tête pensante de Slow Meadow, et de la batterie chaloupée de Jake Finch. Mais il y a aussi l’urgence des guitares. Et puis, çà et là, la douceur de quelques voix, dont celle, invitée par endroits, de Christine Byrd. Elles sont vaporeuses et éthérées, angéliques et feutrées, et habilement intégrées aux morceaux.

Comme un coeur qui bat dans l’élan d’une action animée à la fois par la fébrilité d’une émotion, et par une énergie passionnée, de bout en bout, « Love In The Void » palpite, enchante, et fait voyager. Il le fait en étant habité de toute la splendeur d’une âme tourmentée par les hauts et les bas de la vie, et par ses propres choix. A la fois audacieuse, téméraire, mais consciente de sa vulnérabilité. Un très bel album.

Un grand merci à Aurélien d’avoir remis Hammock sur ma route.

« Love In The Void » est disponible depuis le 27 janvier aux formats numérique, CD et vinyle.

A découvrir, la vidéo de Procession et Love In The Void, réalisée par David Altobelli :