
C’est dans un groupe de post-rock qu’il commence sa carrière. Il aime Mogwai et Godspeed You ! Black Emperor. C’est en solo qu’il la poursuit. Il aime Johnny Cash, Leonard Cohen, Elliott Smith et The National, aussi. C’est d’après un roman de Paul Auster qu’il nomme son neuvième et nouvel album, « Sunset Park ». Lui, c’est Renaud Brustlein, alias H-Burns.
Si j’écoute et aime sa musique depuis longtemps, je n’avais pas encore pris le temps d’écrire sur elle. Alors je me rattrape aujourd’hui. Parce que les onze chansons de « Sunset Park », mariant à bonheur folk acoustique et rock électrique, émouvante intimité et saisissante universalité, sont venues me frapper au coeur. L’animer d’une flamme colorée. Le faire vibrer en beauté. Et j’ai eu très envie de le partager.
Derrière la plage de Pacific City au crépuscule, figurée sur la pochette couleurs pastels peinte par Gilles Marrey à la demande de l’artiste, se dévoilent les pièces de « Sunset Park ». Dans cette lumière incertaine, apparaissant juste après le coucher du soleil, prend place le nouvel opus d’H-Burns. Ici, alternent, parfois au creux d’un même morceau, minimalisme épuré et orchestrations à la fois riches et raffinées. De ce raffinement d’où naît un lyrisme qui sait n’être jamais outrancié.
La solitude, la séparation, le manque, la perte de repères, tels sont les thèmes qui hantent ces morceaux, dont l’écriture a commencé juste avant le premier confinement. De ces écritures vraies, qui façonnent des pièces authentiques et fortes d’une magnifique sensibilité. Du calme du Vercors, l’artiste passe à un corps de ferme du Pays Basque, dans le studio de David Chalmin, puis à l’agitation de Los Angeles, dans celui de Rob Schnapf, et enfin, à Vancouver, où il termine sa route. D’un océan à l’autre, de l’Atlantique au Pacifique, il donne vie à ses morceaux. S’il reste auteur, compositeur, multi-instrumentiste et producteur, il s’entoure pour l’enregistrement de plusieurs talentueux musiciens, et confie le mix à Rob Schnapf, avec qui il avait déjà collaboré sur deux de ses précédents opus. Car, de son aveu, « personne mieux que lui n’aurait pu apporter l’ambiance familiale, protectrice telle un cocon », qu’il recherchait. Ambiance retranscrite en effet à merveille le long de chacun des titres de ce nouvel opus.
C’est avec le rythmé Late Bloomers, que je l’ai d’abord approché. Puis dévoré d’un trait. De Sunset Park, son ouverture éponyme immédiatement accrocheuse, ponctuée d’originales touches de lapsteel, à Movies, son émouvante clôture, ponctuée des cuivres de Benjamin Lanz et ainsi digne des meilleurs titres de The National, en passant par une collaboration avec Dominique A et un foisonnement de délicieux morceaux aux mélodies aussi joliment ouvragées que le sont les textes qu’elles portent, « Sunset Park » se déploie de légèreté en mélancolique majesté. Superbe.
There’s been a war going on in my head, under the trees holf dead
It’s been so long since we’ve been blinded by the light go ahead
Tell me i’m just a dreamer
where there’s a crack we let the light in
where there’s a crack we let the light in
And we set it on stone
« Sunset Park » est disponible depuis le 3 février aux formats numérique, CD et vinyle via Yotanka et Pias.
Pour découvrir l’album :
Tracklist :
- Sunset Park
- Blue Lights
- Morning Flight
- Late Bloomers
- New Moon
- Dark Eyes (feat. Dominique A)
- Different Times
- L.A.
- Familiar
- Sidelines
- Movies
Site web : http://www.h-burns.com/mid/
Bandcamp : https://h-burns.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/hburnsmusic
Eglantine / Totoromoon