Ô LAKE Still

J’ai eu l’honneur d’être contactée l’année dernière par le talentueux Sylvain Texier, alias Ô Lake, pour contribuer à la création du dossier de presse de « Still », son nouvel album. Un nouvel album dont j’avais eu le plaisir de découvrir quelques morceaux en live, à l’occasion de la magnifique soirée de concerts qui avait réuni Ô Lake et Chris Garneau au Café de la Danse, puis que j’avais eu la chance de recevoir en intégralité en avant-première quelques semaines plus tard. Bien que je n’aie jamais été véritablement formée à cet exercice, j’ai tout de suite accepté de m’y consacrer. Car ma joie de pouvoir écrire un texte pour défendre « Still » n’avait d’égale que le véritable coup de coeur que j’avais eu pour lui.

Voici donc les mots que j’ai choisis. Ils ont été relus et retravaillés avec l’artiste et la gentille équipe qui l’entoure chez Patchrock. Si vous retrouvez les mêmes ailleurs, ce sera qu’un chroniqueur qui les aura reçus avec le disque les aura utilisés pour écrire son article. Mais vous et moi saurons d’où ils viennent, et je choisirai peut-être pour une fois d’en être flattée, plutôt qu’agacée. Et surtout, j’espère qu’ils vous donneront envie de découvrir « Still », et que vous l’aimerez comme je l’ai tout de suite aimé.

Après avoir joué dans quelques-uns des plus gros festivals français (Les Vieilles Charrues, les Trans Musicales, le Printemps de Bourges…) avec son groupe de post-rock Fragments, Sylvain Texier crée Ô Lake en 2017, un projet musical néo-classique aux influences pop, aussi poétique et romantique que le nom du poème de Lamartine qui l’a inspiré.

Tout au long d’une discographie comptant déjà plus de 5 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming, et dont les titres sont régulièrement synchronisés à l’image, le musicien semble s’attacher à exaucer les voeux du poète qui, dans « Le Lac », demande au temps de suspendre son vol, et de nous laisser savourer les délices des plus beaux de nos jours. Suspendu, ainsi en est-il du temps à l’écoute de ces compositions délicates et sincères, aux orchestrations soigneusement ciselées.

Après « Refuge », un premier album ayant reçu de nombreuses critiques positives, et dont plusieurs morceaux ont été diffusés sur les radios du monde entier (BBC, KEXP, FIP, Radio Canada…), suivi de « Gerry (Music inspired by the motion picture) », réinvention audacieuse de la bande son du film bouleversant de Gus Van Sant, le compositeur et multi-instrumentiste rennais dévoilera en février 2023 « Still », un deuxième album inspirant et inspiré. Si son titre fait référence au calme et à l’immobilité, ce nouvel album, d’un abord paisible et caressant, joue à venir surprendre son auditoire en l’emportant, çà et là, dans l’éclat de rythmes fiévreux (Night Moves, Avalanche, Here).

Enregistré avec un orchestre à cordes de 40 musiciens, « Still » déploie ainsi neuf pièces faites de piano ouaté (Innocence, Funeral), de nappes synthétiques évanescentes, de cordes soyeuses et émouvantes (December 30th, Distance), mais aussi de beats électroniques cinglants (Here, Motions), venant déchirer l’espace sonore en majesté. En douceur et en profondeur, au fil de mélodies et de crescendos habilement construits, ce nouvel opus révèle le talent du musicien à créer des compositions immersives, qui réussissent la gageure d’être à la fois paisiblement contemplatives et intensément cinématographiques.

De fulgurances dramatiques en délicatesses sensibles et apaisées, à la faveur d’une production léchée rendant justice à la grâce à la fois subtile et intense de ses nouvelles compositions, Ô Lake transporte et fait voyager tout en immobilité, et en beauté.

« Still » est disponible depuis le 3 mars aux formats numérique, CD et vinyle via Patchrock et Night-Night Records. La première release party de l’album aura lieu le 14 mars à Paris, au Café de la Danse, avec un quatuor à cordes. La seconde en solo le 8 avril à Rennes, à l’Ubu, où Ô Lake partagera l’affiche avec Saycet.

A découvrir, l’ambitieuse vidéo d’Avalanche, réalisée par Mick Ungerer :