Ma santé capricieuse m’interdisant à peu près tous les sports possibles et imaginables à l’exception de la marche à pieds, je suis de celles qui marchent souvent. Ça tombe bien, j’aime ça. Et ce que j’aime par-dessus tout, c’est écouter de la musique en marchant. Si certains disques se prêtent mieux que d’autres à cette activité, il en est dont on dirait qu’ils ont même été créés pour ça. Comme si le mouvement accompagnant l’écoute en magnifiait les énergies.
« Miscible », premier album d’Arhios, est pour moi de ceux-là. Singulier dans ses constructions aussi bien que dans ses rythmes et ses sonorités, j’ai ouï dire qu’il était un disque qui ne faisait pas l’unanimité. Je déclare haut et fort qu’il fait la mienne. De son audace et de son inventivité, il est ainsi depuis plusieurs semaines mon compagnon de marche favori, et je suis heureuse de pouvoir vous en parler aujourd’hui.
Enregistré et mixé par le célèbre Amaury Sauvé à The Apiary Studio, et masterisé au Deviant Lab par Thibault Chaumont, connu pour avoir oeuvré avec Carpenter Brut, Ulver ou encore Bison Bisou, « Miscible » a vu le jour par les bons soins de la nouvelle line up d’Arhios, désormais stabilisée autour de Thomas Rousset, Arthur Allard et Raphaël Trehin. Une guitare, une basse, une batterie et des synthétiseurs, telle est la nouvelle recette du trio rennais pour donner vie à des pièces de rock instrumental à l’originalité réussie.
D’abord surprenantes, elles deviennent, à mesure des écoutes, de plus en plus saisissantes.
Si Reef, Monoï, Dune et Bara étaient déjà présents dans « BAÏNE », création live du groupe parue l’année dernière, quatre titres inédits viennent s’ajouter à ces quatre anciens titres soigneusement retravaillés ici. J’y retrouve les guitares joliment atmosphériques, les ritournelles de synthétiseurs obsédantes, et particulièrement soignées dans ce nouvel opus, et les explosions délicieuses qui m’avaient conquises sur Gigi, mon coup de coeur du premier EP d’Arhios.
Mais, à la faveur de sonorités abrasives et de rythmes syncopés et cinglants, j’y trouve aussi un escarpement bienvenu des reliefs, plus vifs, plus bruts et plus marquants qu’auparavant. Arhios troque l’omniprésence de la mélancolie pour un penchant assumé vers des moments d’allégresse. Il troque les évanescences ouatées pour une approche plus incisive. Et, sans jamais perdre pour autant de ses subtilités, il gagne en intensité.
Enfin surtout, ici, je trouve Daria, nouveau bijou que j’ai eu la chance de découvrir en live à La Boule Noire en janvier, alors que le groupe le jouait sur scène pour la première fois. Longuement mûri depuis sa première maquette datant d’il y a trois ans, Daria est mon nouveau Gigi, en encore plus abouti. Mise en musique du deuil et de l’absence, il est le morceau sans aucun doute le plus poignant du disque. Faisant monter crescendo un tourbillon d’émotions aussi belles que troublantes, jusqu’à ce qu’aux instruments se mêlent en choeur pendant quelques secondes déchirantes les voix des trois musiciens. Apogée d’un très bel album.
« Miscible » est disponible depuis le 24 mars au format numérique.
A découvrir, la belle vidéo de Daria, réalisée par Mathieu Ezan à partir de son interprétation personnelle du morceau :
Pour découvrir l’album :
Tracklist :
- Bachibouzook
- Tamise
- Bara
- Monoï
- Bangor
- Dune
- Reef
- Daria
Site web : https://wearearhios.wordpress.com/
Bandcamp : https://arhios.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/arhios.band/
Instagram : https://www.instagram.com/arhios.band/
Eglantine / Totoromoon
totoromoon.wordpress.com 
Je suis en extase devant la miniature de la vidéo : c’est tellement beau et tellement mignon… Ça me rappelle aussi l’histoire de JeanLouis Tripp qui était persuadé d’avoir frôlé une sirène. Pour ma part, je ne trouve qu’un seul mot pour décrire cet album : SOLAIRE.
Je suis d’accord avec l’usage de cet adjectif pour ce bel album !