ETNAH Etnah

Un jour de juillet, je tombai par hasard sur la vidéo d’un morceau nommé Ashes. Une vidéo en petit format, pour un petit morceau instrumental d’à peine plus de deux minutes.

Je ne connaissais rien d’Etnah. Je n’avais rien lu ni entendu à son sujet. Et ce fut le coup de foudre immédiat.

Sous la vidéo, aucune information autre que la date de sortie d’un EP éponyme annoncé pour octobre. J’attendis donc patiemment. Guettant les sorties d’autres singles. Glanant ici et là quelques informations.

Du coeur de l’été au coeur de l’automne, Etnah incarna pour moi le mystère et l’attente. Une attente récompensée par la découverte d’un petit chef-d’oeuvre de musique. Un petit chef-d’oeuvre de cinq petits titres pour dix-sept petites minutes de grande musique.

Depuis la fin octobre, je n’en finis pas de m’abreuver de lui. De son post-rock créatif aux orchestrations néo-classiques aériennes et sensibles, tel un phare de beauté au creux de ces longues nuits de fin d’année, il luit. Et j’espère qu’il saura vous éblouir de son éclat délicat comme il m’a instantanément et délicieusement éblouit.

Se définissant lui-même comme « un projet solo collaboratif », Etnah n’a pas peur des paradoxes. Projet solitaire d’Angelo Raffaele, basé en Allemagne, il est aussi le terrain d’expression d’une foule de prestigieux invités venus du monde entier. Timo Brülls à la batterie, Bianca Calandra à la voix, Julius Erdmann à la trompette, Hubi Hofmann à la basse, Yoed Nir au violoncelle, Marcus Rust à la trompette et au bugle, Nikita Kamprad aux synthétiseurs, mais aussi à la production et au mixage, et la merveilleuse Graça Carvalho, de ma formation portugaise bienaimée Indignu, au violon et aux orchestrations.

Masterisé en Islande par Birgir Jón Birgisson, connu notamment pour son travail avec Bjork et Sigur Rós, « Etnah » premier du nom fait ainsi se marier la guitare, le piano, le glockenspiel et les extraits sonores enregistrés de son compositeur à de nombreux instruments, dans une justesse, une profondeur et un équilibre parfaits. Car, bien que les orchestrations soient riches et variées, nulle place n’est ici faite aux fioritures superflues, et tout y est aussi finement que passionnément arrangé.

Mariage de sérénité et d’intensité, Within Cycles l’ouvre dans une luxuriance de nappes sonores audacieuses venant instantanément captiver. L’intrigant Shells le suit, dans un crescendo faisant se heurter ampleur et simplicité avec virtuosité. Puis vient le tendre Ashes, qui m’a introduite à lui. Douce boucle de piano dans laquelle vient s’entremêler les improvisations mélancoliques d’un violoncelle déchirant. Sur le nostalgique Roll On, le texte et la voix de Bianca Calandra habillent la musique immersive faite d’un post-rock teinté de trip-hop d’Angelo Raffaele. Enfin, dans un captivant final, Waridi vient clore l’opus dans une apothéose de sensibilité.

Aussi éthéré que majestueux, aussi énergique que gracieux, de la première à la dernière seconde, « Etnah » s’impose tel le puissant volcan auquel son nom rend hommage, et de son pouvoir aussi profondément saisissant qu’émouvant, envoûte, à chaque note, irrépressiblement.

« Etnah » est disponible depuis le 20 octobre aux formats numérique, cassette et vinyle via Cycles Records. Les éditions limitées de vinyles colorés pressés chez Dunk! Pressing sont disponibles exclusivement via Dunk! Records et A Thousand Arms. L’édition limitée de 30 cassettes est disponible via Stellar Frequencies.

Pour découvrir l’EP :

Tracklist :

  • Within Cycles
  • Shells
  • Ashes
  • Roll On
  • Waridi

Bandcamp : https://etnah.bandcamp.com/

Eglantine / Totoromoon


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