EVERY SILVER LINING HAS A CLOUD

Parfois, il est des disques que l’on sait qu’on va aimer en en entendant juste les premières notes. Ce fut le cas pour moi en ce matin glacé de janvier, quand j’ai écouté les premières mesures d’Every Silver Lining Has A Cloud. Là où le post-rock le plus éthéré et scintillant rencontre l’inspiration de musiciens talentueux se trouve Every Silver Lining Has A Cloud : un groupe à découvrir et à suivre absolument.

C’est en 2011 qu’est paru le premier album, sans titre, du groupe. C’est il y a seulement quelques jours qu’il est arrivé dans ma boîte à lettres et a subjugué mes tympans adeptes de guitares vibrantes et de compositions délicates propres au jaillissement d’émotion. Difficile de se dire qu’on est resté dans l’ignorance d’une telle pépite si longtemps… alors, pour compenser et comme pour courir après le temps perdu, je laisse le disque tourner en boucle dans ma chaîne hifi. Et c’est un enchantement à chaque nouvelle écoute.

Derrière Every Silver Lining Has A Cloud se cachent deux français, Guillaume Pintout et Cyrille Holodiuk, respectivement guitariste et batteur du fameux groupe de post-rock français Kwoon. Afin d’enrichir leurs compositions, les deux musiciens se sont entourés du violoncelliste Haluka Chimoto, et du bassiste Damien Ossart. Si on retrouve bien l’onirisme de Kwoon, les morceaux ont ici une patte différente. Parfois, on croit entendre Mono ou Explosions In The Sky, mais un élément nous rappelle toujours qu’il s’agit bien d’autre chose. Dans la chaleur des notes, dans l’inspiration des mélodies. Majoritairement sans voix, l’album peint des atmosphères de brume délicatement rock, laissant parfois poindre une tempête à l’horizon.

Ici, les émotions se meuvent au gré des vagues sonores. Les textures sont travaillées, tout en dentelle ou en intensité majestueuse. Les notes flottent et se répandent, lentes ou explosives, ondulant ou éclatant au gré des progressions mélodiques et des montées en puissance. Entre poésie et drames orchestraux.

Chacun des dix titres gagne à être écouté attentivement afin d’en savourer toutes les subtilités. D’en capter chaque couche sonore, du premier plan à la toile de fond profonde et délicate. D’en saisir toute la beauté captivante.

Les notes de piano et les quelques mesures de voix feutrée de Against All Odds ouvrent le disque tout en douceur, pour laisser place à la boîte à musique délicate de A Stolen Life, avant que les guitares ne prennent de l’ampleur et ne s’électrisent. Le disque se déroule dans une élégance permanente, laissant toutefois se détacher quelques petits bijoux d’émotions : The Air Is On Fire, ma pièce préférée entre délicatesse et intensité lumineuse, The Leaden Sky, à la puissance mesurée et tout en reliefs, et enfin, Leaves Across The Road qui, du haut de ses onze minutes de progression lente et minutieuse, porte le disque jusqu’à son plus haut degré dramatique. Un drame qui ne se fait jamais trop noir, ne sombrant pas dans les abysses mais tentant au contraire de porter toujours plus haut vers la lumière.

Un disque envoûtant, à écouter encore et encore.

Merci à Guillaume de m’avoir contactée, et très longue vie à Every Silver Lining Has A Cloud.

Pour découvrir l’album :

Tracklist :

• Against All Odds
• A Stolen Life
• Such A Waste
• The Air Is On Fire
• Motionless
• The Sun Is Already Gone
• The Leaden Sky
• Where Earth Meets Sea
• Leaves Accross The Road
• Backward

L’album chez Projekt Records : http://www.projekt.com/store/product/pro00255/
Bandcamp : http://projektrecords.bandcamp.com/album/eslhac-debut
Facebook : https://www.facebook.com/eslhac

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