C’est le printemps ! Et pour fêter ça, Totoromoon vous fait gagner des places de concert !
A l’occasion de la venue à Paris des post-rockeurs de We Stood Like Kings le 19 mai pour un ciné-concert exceptionnel, je vous propose de découvrir l’interview que j’ai eu la chance de réaliser avec la pianiste du groupe, Judith Hoorens, et de vous faire gagner deux places pour cette soirée qui promet d’être fantastique !
Projet original né en Belgique en 2011, We Stood Like Kings met en musique des films muets, et interprète ses compositions en direct, dans des ciné-concerts intenses et émouvants. Vous pouvez retrouver ma chronique de leur dernier album, le sublime « USSR 1926 », ici.
Et pour participer au concours, rendez-vous sur la page Facebook de Totoromoon : https://www.facebook.com/totoromoon.blog/ !
Bonne chance à tous !
Je crois que certains d’entre vous se connaissent depuis très longtemps, comment a débuté l’histoire de We Stood Like Kings ? Et que signifie le choix du nom de votre groupe ?
We Stood Like Kings en tant que tel existe depuis septembre 2011. Le nom du groupe s’inspire des paroles d’une chanson d’un groupe peintes sur un mur au Costa Rica. Mathieu (batteur) et moi-même (Judith, pianiste) nous sommes rencontrés il y a plus de dix ans, lorsque nous étions tous les deux dans le même internat. C’est là que nous avons commencé à jouer ensemble car l’internat mettait à notre disposition un local de musique. Quelques années plus tard, nous nous sommes retrouvés un peu par hasard et avons fondé We Stood Like Kings, avec aujourd’hui Colin à la basse et Philip à la guitare.
Est-ce que le post-rock est un style musical qui vous a toujours été cher ? Que représente-t-il pour vous ?
Personnellement, ma première confrontation avec le post-rock remonte à 2003, 2004, je devais avoir 16 ou 17 ans. C’est une amie qui m’a fait découvrir des groupes comme This Will Destroy You, Caspian, Mogwai. J’ai tout de suite accroché et j’avais l’intuition que ce style correspondait quasi parfaitement à ma sensibilité musicale. Grâce à We Stood Like Kings, j’ai pu concrétiser ces envies.
L’envie de composer de la musique pour films muets, en mariant aussi bien le piano aux guitares qu’aux percussions, est originale et intéressante. Comment vous est-elle venue ?
Nous étions à la recherche d’un concept nous permettant de proposer « autre chose » que simplement de la musique. Nous pensions qu’un côté visuel serait bienvenu, et un jour, une personne travaillant pour le service culturel d’une haute-école de cinéma à Bruxelles nous a contactés pour nous proposer de composer une nouvelle bande-son pour « La Symphonie d’une grande ville » de Ruttmann. C’est ainsi que tout a commencé !
Comment choisissez-vous vos films et qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré dans le film de Dziga Vertov, « La Sixième Partie du Monde », autour duquel vous avez composé votre deuxième album, « USSR 1926 » ?
Nous fonctionnons beaucoup à l’intuition, et le choix des films n’y échappent pas. Il est évident que nous devons tenir compte de détails techniques (durée…), mais au-delà de ça, ce qui nous importe surtout, c’est d’être touchés par les images, de sentir que la combinaison avec notre musique parviendra à transcender le film et à lui donner une nouvelle vie. Dans « La Sixième Partie du Monde », nous avons surtout été attirés par le côté humain et le fabuleux héritage culturel que représente ce film. C’est incroyable de disposer de ce témoignage de vie à une époque aujourd’hui révolue, avec tous ces peuples (et leurs traditions) qui vivent aux quatre coins d’un territoire si énorme.
Votre musique transmet de merveilleuses émotions et semble transcender les images. Pouvez-vous nous parler un peu de votre processus de composition ? Vous concentrez-vous uniquement sur le film ou avez-vous d’autres sources d’inspiration ?
Nous sommes évidemment inspirés par d’autres groupes, musiciens, artistes, car nous sommes avant tout un groupe de musique. Lorsque nous composons, nous projetons toujours le film, car il faut parvenir à trouver cette symbiose entre les deux univers. Tout commence par une structure de base qui nous permet de diviser le film en différentes parties. Cette structure reste malgré tout flexible, car nous aimons pouvoir suivre une idée musicale si celle-ci demande à être prolongée. Ensuite, on pourrait dire qu’il s’agit d’un véritable puzzle, il faut parvenir à combiner toutes les pièces l’une à l’autre, en faisant en sorte que la totalité soit porteuse de sens et que les énergies s’expriment au moment opportun.
Vous achevez actuellement une tournée européenne et avez à votre actif un nombre déjà impressionnant de ciné-concerts. Comment vivez-vous ces rencontres live ?
Pour nous, c’est quelque chose d’essentiel. Nous avons fait tellement de magnifiques rencontres sur la route, des rencontres qui nous donnent espoir en l’avenir, en l’homme. Cela peut sembler un peu naïf, mais en tournée, nous sommes confrontés à tellement de générosité, d’ouverture et de gentillesse tant de la part du public que des organisateurs, que cela nous transmet encore plus d’envie de continuer.
« USSR 1926 » a reçu de très bons échos dans la presse spécialisée et a été très bien classé dans de nombreux tops post-rock de l’année 2015, notamment chez Totoromoon. Comment avez-vous vécu ce succès ? Vous a-t-il donné de nouvelles envies ?
Nous avons évidemment beaucoup d’ambition et souhaitons porter nos projets le plus loin possible. Évidemment, c’est très agréable lorsqu’un album est bien reçu et de voir que les gens apprécient ce que nous faisons. Nous y avons tellement travaillé. Malgré tout, nous voulons garder la tête sur les épaules, continuer à jouer, jouer, jouer, à nous améliorer, à approfondir encore plus ce qui « fait », ce qui définit We Stood Like Kings. C’est un processus sans fin !
Quels sont vos projets à venir ? Avez-vous déjà choisi le prochain film autour duquel vous composerez ?
Dans quelques jours, nous allons poser les prémisses de notre troisième projet. Il s’agit d’un film de 1982 intitulé « Koyaanisqatsi » et réalisé par Godfrey Reggio. C’est un film en couleurs, mais sans dialogue, dont la musique originale a été composée par Philip Glass. Nous allons donc proposer notre version à nous. La découverte de ce film a été une sorte de révélation pour nous quatre, et son thème (la nature vs. l’homme vs. la technologie dans notre société occidentale) s’inscrit parfaitement dans la lignée de nos précédents projets. Après l’Allemagne de l’entre-deux-guerres et l’Union soviétique, nous clôturons donc cette trilogie consacrée aux empires déchus… ou presque. « Koyaanisqatsi » pose des questions essentielles sur notre mode de vie contemporain et la façon dont nous sommes petit à petit submergés par la technologie, parfois au point de nous y perdre.
Merci We Stood Like Kings !
Totoromoon
Une réflexion sur “Concours WE STOOD LIKE KINGS & Interview”